Il y a déjà une heure que nous ''voguions'' balancé par
la lente marche de nos montures.Le ciel était bleu sans nuage, et la
chaleur nous envahissait, mais nous étions quand même protégé
par nos burnous en laine. Nous avions de la chance, il n' y avait
presque pas de vent.
Le repas du midi se fit à l' ombre d' un gros acacia, et après la
séance de thé, la sieste est de rigueur, laissant filer les heures
les plus chaudes du climat saharien,
Le deuxième jour, après une nuit, assez froide, le réveil se fit
à l' aube et après le petit déjeuner nous avons admiré la manière
rapide et efficace de nos chameliers qui s' activaient à achever le
chargement. Nous partîmes à pieds avant la caravane, profitant
de la fraîcheur matinale. Les gorges sont verdoyantes, l' eau
n' est pas loin et parfois même affleure.
Déjà cinq jours sont passés, nous avions dépassé la montagne
d' Ayeloum,haute de plus de 800 m, elle constitue d' ailleurs un
phare pour les caravanes, et à midi,nous débouchons dans la gorge du
Tanaout, et établissons notre camps bivouac pour la nuit.
L' eau était à 100 m . Les chameaux assoiffés se bousculent autour
de cet abreuvoir. Quand enfin, au bout d'un demi heure ils furent
abreuvés, et l'eau étant bien claire nous remplîmes nos bidons avec
300 l d'eau.
Demain nous allons traverser les ''grands oueds '', pendant
100 km et atteindre le Tassili du Hogar, but de cette méharée.
Les grands espaces sont derrière nous et nous suivons la
piste caravanière sur le rebord tassilien, qui nous mène à l' oued
In Abeggi avec ses pâturage et son puits. L' eau, bien très précieux,
est abondante, et nous pouvons étancher notre soif à volonté,
Nous avons continué notre route, qui devait nous amener le
lendemain à Taguelman Smerdet, qui était le terme de notre
aventure saharienne, c'est alors que du haut de mon chameau
je vis, au milieu de ce sable brulant, une tige verte qui poussait.
Je fis coucher mon animal et m' approchai de cette plante,
Elle mesurait 50 cm et avait des feuilles lancéolée de couleur
vert jaune, qui se trouvaient de chaque côté de la tige qui avait
un diamètre de 5 cm. Je la touchai du doigt, elle était glacée.
J' appelai le chef des chamelier et lui demandai quel était
cette plante, il ne savait pas, il n'en avait jamais vu auparavant,
Un plante verte, glacée au milieu d' un sol de sable brûlant,
cela aiguisait mon appétit de savoir. Dans un rayons de 10 m²
on en trouva trois, et aussi loin que portait nos regards nous
n' en voyons plus.
Le chamelier me demanda si cela m' intéressait de
repartir avec cette plante, je répondis par l' affirmative.
Avec sa tannemast, il creusa autour de cette plante, et il tira
très légèrement, mais elle résista, il creusa plus profond,et
finalement la plante se déterra avec un racine pivotante de
plus de 2 m, mais elle était cassée, donc elle devait s'enfoncer
encore plus profondément dans le sol. On ne savait pas la tenir
en main car elle nous brûlait, tellement elle était froide, glacée